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8 mars 2010

DETENU DE SOIREE

« Jésus, tu vois, c’était un peu le premier des hippies, voilà quoi… ». J’avais le piquet qui faisait tente à force de la voir sucer lapalissades sur lapalissades avec l’ardeur d’une pompe à vélo. Dans la cage à fêtes où j’avais logé ma mélancolie, une doigteuse de clichés avait saisi l’occasion de philosopher devant des mâles si excités par la perspective de se vider les couilles ailleurs que sur le carrelage de leur salle de douche qu’ils payaient cette pute de la sous-intelligence de discrètes louanges, ponctuant les phrases de ladites lady d’un sourire en coin, connivence bon marché pour clitopompage. Elle agitait vivement les mains pour donner corps à son propos. J’avais l’impression qu’elle saisissait dans l’air des choses porteuses de Maladie Sexuellement Transmissible, et je la voyais jouir de cette mutation alchimique de sa beauté en intelligence par le miracle d’un peep-show péripathétique. Nicolas Flamel pouvait aller se rhabiller !
- Les math, c’est bien, mais je n’aime pas, je trouve que c’est trop… euh… Elle trace un carré en l’air avec ses mains, et conclue « C’est trop A + B ! »
Son interlocuteur, docteur en mathématique et en sciences cognitives, retint avec maestria toute réaction d’exaspération, lui sourit et admit qu’elle n’avait « pas tout à fait tort ». Quelqu’un toussa, et dans la cuisine de l’appartement, on entendit des gens débattre sur Obama pour savoir lequel d’entre eux étaient le plus d’accord avec les autres que les autres. Plus noir que noir. Moi, j’ai rien contre la connerie. Chez les hommes, c’est même plutôt logique. Mais chez la femme, non, ça m’empêcher de bander. Quand je baise une conne, soit je la bâillonne, soit je lui fais lire un passage d’un livre édifiant dont je ne saisis pas bien le sens. Hegel par exemple. Moins je pige, plus ma tige s’érige, vois-tu.
Derrière la fumée d’un mille-feuilles aux plantes psychotropes, et par-delà les murs poudreux d’une farine bon marché qui transforme toute narine en boulangerie, la grognasse avait entrepris de se faire déflorer publiquement sur le thème du relativisme culturel. Incommensurable surprise : elle était pour. L’argument de l’excision et de la condition féminine eût peu d’effet sur elle qui prônait le respect du relativisme culturel comme le premier pas vers le respect de la femme. C’est sûr que la caillasse dans la gueule, ça libère. Elle poussa quelques petits cris de jouissance. C’est ça l’engagement Sartrien de la connasse bovine : prendre l’indignation pour la vertu mène inéluctablement à l’orgasme. - Même Levi Strauss ne prônait pas le relativisme des cultures… J’intervenais sans trop y croire. Balançant dans la discussion une contradiction qui me valut les regards courroucés des autres hommes qui avaient d’ores et déjà ouvert leur braguette.
- Ca va, c’pa la peine de ressortir des vieux trucs du siècle dernier, tu peux dire c’que tu penses.
- Levi Strauss est mort l’été dernier.
- Je m’en fous, arrête de faire des références, dis ce que tu penses, c’est quoi ton opinion. J’étais cloué sur place. Mon opinion. L’obscénité suprême. Comment lui expliquer que l’opinion n’avait rien à voir avec la pensée ? Que la vérité n’était ni noire comme Bush ni blanche comme Obama ? J’aurais pu lui asséner la fulgurance de Larry Flint, « l’opinion, c’est comme les trous du cul, tout le monde en a un », mais je n’y ai pas pensé. J’ai eu l’air bête à pas vouloir baisser mon froc devant le Relativisme. J’ai préféré être un criminel qu’un collabo.
Le prochain coup, moi aussi, je montrerai ma bite.

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