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16 novembre 2008

LE JARDIN SOUS LA TERRE

Mon esprit aux quatre vents. Déployées, ses ailes ne font décoller que des plumes. Je reste au sol, cloué d’angoisse, le vomi encore en dedans et l’amour qui tousse. Dans mon jardin à jamais abandonné, un pommier et quelques ronces, poussent. On ne peut poser le pied nulle part, ni même ouvrir la porte, obstruée par d’épais doigts de lierre parcourus d’araignées et de cloportes. Il faut escalader le mur, courte échelle et bond dans un lit de fougères mille fois mortes. Un bruit de verre brisé signale parfois que d’impolis passants se sont permis de planter ces graines aux longues cosses vertes dans lesquels les hommes d’aujourd’hui boivent le nectar d’un certain travail monastique. Je peste.

 

Mon soupir, qui est à peu de chose près ce que je peux exprimer de plus exact sur moi-même, n’est qu’un Paraclet sans inspiration, divine pétomanie d’un désespéré. On a honte. J’aimerais pleurer. Je peux. Mais je suis partagé entre l’indigence de ma vie et celle de ma force. La solitude n’est jamais assez parfaite pour qu’on abandonne tout à fait le sentiment d’être regardé. Peut-être est-ce ma jeunesse et le manque de sérieux de ma douleur. Manque de maturité. J’ose avoir de l’espoir et ça lime la chance ça, l’espoir mal placé.
On ne peut pas s’asseoir dans mon jardin abandonné, métaphore boulimique de ma vie et de celles de mes ancêtres. Représentez-vous que le sol dudit bordel se situe quelque trois mètres au-dessus du niveau des autres terrains. Avec la terre s’épaissit le mystère.

 

J’avance un peu dans ce taudis végétal, entre des arbres sans nom que le chaos a magnifié de sa créativité sans borne. A droite, ce fut un noisetier qu’une trop longue solitude a bouffé les noisettes, à gauche une sorte d’étron tuberculéen qui fera bientôt l’amour au poteau électrique que d’insoucieux normand ont planté presque chez moi, et en face, tout le reste, pommier centenaire dont les fruits n’attireraient même pas l’Eve la plus salope, une sorte de chêne qu’on aimerait changer malgré l’absence de télécommande à ce effet et un vaste mur de ronce, somptueuse demeure pour de piquants insectes. Je marche sur du vieux, du très vieux.
La légende prétend que, sur ce terrain, se dressait auparavant une petite masure qui aurait été détruite pendant la Seconde – bientôt deuxième - Guerre Mondiale, ce que confirme les impacts de balles de balles qu’on peut apercevoir sur la nôtre, de maison, sous la vigne vierge. Mon imagination glisse sous trois mètres de ruines, pierreuses et végétal, un bal de vie et de mort que ponctue peut-être le cadavre d’un locataire qui ne viendra jamais se plaindre.

 

Je saute sur place, pour tasser le tout. Ca ne suffit pas…
Pourrais-je un jour vider le jardin de cet encombrant héritage ?

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Commentaires
G
Cette prose me fait penser à un programme qui appelle des fonctions prenant en paramètre des variables et qui appellent d'autres fonctions qui renvoient des valeurs de types différents.<br /> Au final j'ai un peu de mal à trouver l'idée générale. D'un autre coté je suis peut-être pas forcement le lecteur cible
Q
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