LE RACISME D'ANTANT

Alors que sur les plages de France, les anti-racistes soulèvent les pierres pour y chercher le moindre soupçon de malveillance raciste et d’étrilles en tout genre, je m’adonne à la lecture du « Connaissez-vous Brunetière ? » d’Antoine Compagnon, ouvrage consacré à un critique littéraire anti-dreyfusard modéré. A la page 99, alors qu’il épluche la correspondance dudit monsieur, il cite cette lettre, écrite de la main d’une bourgeoise parisienne. Âme sensible s’abstenir :

Votre article sur l’Amérique est très curieux, mais pourquoi désiriez-vous tant voir des nègres ? Outre qu’ils sentent mauvais, ils sont menteurs et voleurs et si l’on ne disait pas qu’ils ont une âme je les considérais comme inférieurs aux chiens. A propos de chien, j’ai eu la douleur de ne pas revoir ma vieille Nitouche, mort en mon absence.

Sans doute la dernière phrase achève-t-elle tout lecteur de notre époque qui retient à grand peine un légitime vomissement.