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3 octobre 2008

ENTREZ, C'EST OUVERT - II

« Coresus, grand Prêtre de Bacchus dans la Ville de Calydon, aima passionément la jeune Callirhoé. Il se flatoit de l’épouser ; mais il n’en reçût que des mépris, & les témoignages d’une haine, dont il se trouva si blessé, qu’il en demanda vangeance au Dieu qu’il servoit. Cette vangeance fût prompte & terrible. Tous les Calydoniens se sentirent saisis d’une yvresse qui les armoit les uns contre les autres, & contr’eux-mêmes. On eût recours aux Oracles, pour sçavoir la cause & le remede de tant de malheurs. On apprit que la colere de Bacchus en étoit la source ; qu’elle ne pouvoit estre arrestée amoins que Coresus ne luy immolât Callirhoé, ou quelqu’un qui s’offriroit pour elle. Personne ne se presenta. Elle attendoit à l’Autel le coup fatal, lorsque Coresus la sauva en se sacrifiant luy-même. »

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Et oui... C'est la grande classe.

Pas de doute, le suicide est un geste, artistiquement, grandiose. Pensez à Cléopâtre, Socrate, Didon, Pyrame et Thysbée ou encore Kurt Cobain et Jimi Hendrix ! J'avais tant de précurseurs à suivre, tant de maître dont la maestria à mourir devait m'inspirer. Leur pensée occupait mon esprit lorsque, d'un pression du majeur, j'y glissais une balle.

Reste que... je suis sceptique. Non, je ne suis pas certain d'avoir réussi à faire cette "belle mort" tant vanté par le Voyage au bout de la nuit... Aurais-je pu figurer dans une tragédie ?

Votre avis ?

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Fragonard aurait-il trouvé ici un sujet digne de sa peinture ? J'ai le sentiment de plutôt draguer du côté de Bacon, sûrement le côté bed & breakfast de mon coulis de tomate. Avec un côté rembrandt pour le paté de cervelle et Pollock pour... vous avec compris.

Enfin, pas de doute, il est délicat d'être seul juge de son propre jus de framboise, c'est un peu, pourrait-on dire, présomptueux.

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J'aurais pu, comme Cléopâtre sur ce tableau, me faire mordiller le téton par un serpent venimeux, ou tremper mes lèvres dans un poison rare dont la détection nocturne aurait occuper un légiste solitaire et, qui sait, masturbateur. Mais non ! Embourbé jusqu'à la corne d'idées modernes et déjà ringardes, je cru bon de confier ma tristesse au regard d'un revolver à l'orbite vide. Triste palilalie : se répandre en complaintes cervicales. Alors je contemplais par ce petit vagin, cette morne échancrure, venir à moi  deux centimètres de cuivre, de poudre et de plaisir, qui devait me propulser jusqu'aux firmaments inter-stellaire. Je pensais mon suicide comme une transmutation des formes, devenir une oeuvre d'art ou, de toute façon, quelque chose de différent, de nouveau. Je voulais innover.


Puis, soudain, j'ai sentis la vie me quitter. Engourdissement funeste : j sentais le sol se dérober, j'avais l'impression de couler dans ma propre flaque de sang...

 

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Commentaires
N
ouais. change rien, se dessiner mort c'est une putain d'expérience.<br /> <br /> mais ah !<br /> le doux supplice que de se faire mordiller le téton par un cobra !
B
Ne change rien. J'ai tout lu et regarder d'un trait, j'en convulsais presque, j'ai ressenti une gene viscerale, par la, a l'epigastre entre l'intestin et le diaphragme... Tu joues sur beaucoup d'emotions differentes, beaucoup de references et d'atmospheres intriquées litteraires et picturales. Un petit vertige rotatoire, une petite hallucination visuelle, un petit voyage temporel.<br /> <br /> Encore!
T
Alors voilà mon humble avis sur ton joli dessin:<br /> Il y a sans doute un pb de nez, mais ça petit côté primitif allemand (école de Cologne) <br /> La cervelle ressemble à une carte d'état major avec des isobares, genre ancienne mine vue du dessus.<br /> La découpe du crâne est peu réaliste, elle fait un peu kill bill, et les cheveux du scalp arraché sont trop gros.<br /> Le buste et les jambes sont ok: beau raccourcit, et l'ensemble est graphiquement très sympa et un peu malsain.<br /> L'image où tu crêves la bouche ouverte (profil droit) est bien, mais le menton aurait gagné à être limé d'un demi centimètre. <br /> J'ai enfin bcp ris à la dernière image, tu termines par l'humour une démonstration que les références aux maîtres anciens avait rendue un rien pompeuse. Chapeau Mr. Q, et bonne continuation!
G
C'est assez fort<br /> Ya des fautes par contre<br /> (même apres le paragraphe historique :)<br /> Je retrouve un peu le style de ton pere la.
Q
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